Un chiffre brut, une réalité implacable : près d’une personne sur deux souffrira d’une affection oculaire après 60 ans. Pourtant, beaucoup continuent de banaliser les signaux d’alerte ou de remettre à plus tard ce rendez-vous chez l’ophtalmologiste. Les yeux, bien plus que de simples capteurs, racontent une histoire silencieuse sur notre état de santé. Glaucome, cataracte, DMLA… Les menaces sont réelles. Mais à rebours du fatalisme, des choix très concrets s’offrent à chacun : miser sur une alimentation riche en vitamines A, C et E, consulter régulièrement un spécialiste, s’équiper de lunettes solaires efficaces. Ces réflexes, simples mais puissants, repoussent l’échéance des troubles et préservent ce regard que l’on tient à garder vif.
Les maladies oculaires les plus fréquentes
Dans le paysage des affections visuelles, trois noms reviennent inlassablement : glaucome, cataracte et dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Individuellement, elles composent le trio de tête des causes de perte de vision, parfois irréversible, lorsque le dépistage et la prise en charge font défaut.
Glaucome
Le glaucome, cette pathologie insidieuse, s’installe souvent sans bruit. Elle résulte d’une pression trop forte à l’intérieur de l’œil, mettant à mal le nerf optique. Selon l’Association France Glaucome et la Société Française du Glaucome, entre 1 et 2 % des Français de plus de 40 ans sont concernés. La prévention et soin des pathologies oculaires prend ici tout son sens : une surveillance régulière permet d’éviter le basculement vers une altération irréversible de la vision.
Cataracte
La cataracte, quant à elle, provoque une opacification progressive du cristallin. Ce trouble, premier responsable de cécité réversible dans le monde, touche plus d’un cinquième des personnes entre 65 et 74 ans d’après la Société française d’ophtalmologie (SFO). Lorsque la vision s’altère, la chirurgie, technique éprouvée et maîtrisée, permet souvent de retrouver une qualité de vue oubliée.
Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)
La DMLA, enfin, frappe la rétine centrale et menace la vision fine indispensable à la lecture ou à la reconnaissance des visages. La Fédération des aveugles de France table sur 2 millions de personnes atteintes de DMLA d’ici 2025. Un mode de vie riche en antioxydants et un suivi régulier peuvent retarder la progression de cette affection.
Pour ceux qui souhaitent approfondir leur connaissance ou chercher du soutien, plusieurs organismes proposent de la documentation, des conseils et des chiffres fiables :
- La Fédération des aveugles de France anticipe près de 2 millions de cas de DMLA en 2025.
- L’Union Nationale des Aveugles et Déficients Visuels publie des analyses sur la prévalence du glaucome dans l’Hexagone.
- L’Asnav se mobilise pour sensibiliser et améliorer la santé visuelle de la population.
Explorer les ressources de ces associations françaises, c’est s’offrir des repères précieux pour mieux comprendre les risques et agir avant que la situation ne s’aggrave.
Symptômes et diagnostic des maladies oculaires
Symptômes
Les signaux d’alerte varient selon la maladie, mais certains symptômes devraient immédiatement attirer l’attention :
- Vision floue : souvent présente lors d’une cataracte ou d’une DMLA.
- Sécheresse oculaire : caractéristique du syndrome de l’œil sec.
- Perte de vision : marqueur du glaucome lorsque le stade est avancé.
- Sensibilité à la lumière : typique de certaines maladies rétiniennes.
- Pression intraoculaire élevée : signe d’alerte majeur pour le glaucome.
Diagnostic
Pour identifier ces maladies, plusieurs examens spécialisés sont indispensables. Le docteur Xavier Subirana, membre de l’Asnav, recommande de ne pas attendre devant la moindre gêne. Les principaux outils de diagnostic sont les suivants :
- Examen du fond d’œil : indispensable pour visualiser la rétine et le nerf optique.
- Tomographie par cohérence optique (OCT) : permet une analyse très fine des différentes couches de la rétine.
- Mesure de la pression intraoculaire : incontournable pour repérer un glaucome.
Le docteur Gilles Renard, membre d’honneur de la Société française d’ophtalmologie, insiste sur l’intérêt d’un diagnostic précoce. Le Pr Cédric Annweiler du CHU d’Angers va dans le même sens : détecter tôt, c’est limiter les risques de complications et préserver la qualité de vie.
Prévention et soins pour préserver la santé oculaire
Prévention
Pour réduire le risque de développer des troubles de la vision, il existe plusieurs leviers à activer au quotidien. La Journée mondiale de la vue, pilotée par l’Agence internationale pour la prévention de la cécité (IAPB), met l’accent sur des gestes simples :
- Adopter une alimentation variée : privilégier les fruits, légumes et poissons riches en antioxydants, vitamines A et C, et oméga-3.
- Porter des lunettes solaires adaptées : protéger ses yeux contre les ultraviolets, même par temps couvert.
- Limiter le temps passé devant les écrans : l’Anses recommande de réduire l’exposition, surtout le soir, pour ménager la rétine.
- Renoncer au tabac : arrêter de fumer protège contre la DMLA et la cataracte.
L’Anses rappelle aussi que l’activité physique régulière et la gestion du stress participent à réduire les risques de maladies chroniques, dont celles qui touchent les yeux.
Soins
Quelques recommandations permettent de préserver la santé de ses yeux au fil du temps :
- Consulter annuellement un ophtalmologiste : l’examen régulier permet de repérer tôt d’éventuelles anomalies.
- Respecter une hygiène rigoureuse des lentilles : nettoyage et renouvellement selon les préconisations pour éviter toute infection.
- Maintenir une bonne hydratation oculaire : en cas de travail prolongé sur écran, les larmes artificielles soulagent la sécheresse.
Le docteur Gilles Renard rappelle combien la surveillance médicale est précieuse, en particulier pour les seniors ou ceux dont la famille présente des antécédents. Le Pr Cédric Annweiler souligne que la recherche médicale avance, offrant des solutions thérapeutiques et diagnostiques de plus en plus affinées. Les progrès d’aujourd’hui dessinent l’espoir d’une vision préservée pour demain.
Prendre soin de ses yeux, c’est refuser de laisser filer la lumière du monde autour de soi. Un geste, une habitude, un contrôle régulier : parfois, cela suffit à garder l’horizon dégagé bien plus longtemps qu’on ne l’imagine.
